1. Je relis la lettre que m’a envoyée Loïk Le Floch-Prigent, le 7 novembre 2010 de sa cellule 166, 1ère division, à la prison de Fresnes :
“Alors que l’heure de votre émission me trouve en général à l’extérieur, en plein travail, et que j’ai beaucoup de mal à l’écouter en entier, j’ai le plaisir désormais de pouvoir l’écouter tous les jours. Votre horaire, vous ne le savez sans doute pas, est parfaitement adapté à la vie carcérale. Le repas est servi à 17 h 30. À 18 h, les portes se ferment… définitivement, jusqu’à 7 h du matin. C’est la période la plus pesante pour tous les détenus (…) et je me suis aperçu que beaucoup vous écoutaient ici à cette heure douloureuse. Vous nous faites découvrir tous les jours, en profondeur, une facette de personnages connus ou moins connus et c’est toujours passionnant, car votre enthousiasme est communicatif et on en arrive à oublier notre environnement. Soyez-en remercié, par moi, au nom de tous.”
2. Quand j’ai reçu avec joie le Laurier de la meilleure émission de radio 2013, le 17 février 2014, à l’hôtel de ville de Paris, j’ai tenu à dire un mot pour les personnes seules, malades ou incarcérées. Sans cette lettre de Loïk Le Floch-Prigent et sans le travail que nous faisons à Radio Classique avec la Fondation Carla-Bruni-Sarkozy, pour rapprocher la musique vivante de ceux qui en sont privés, je n’y aurais peut-être pas pensé.
Voici son programme :
Madeleines :
- Tri Yann : “La dérobée de Guingamp” (dans le CD ‘La découverte de l’ignorance’)
- John Coltrane : “My favourite things” (1961) avec Mc Coy Tiner, Steve Davis, et Elvin Jones
- Edith Piaf : “Hymne à l’amour”
Quatre morceaux :
- Mozart : Concerto pour clarinette (avec Benny Goodman, enregistrement Charles Munch, 1955)
- Mozart : duo entre Fiordiligi et Dorabella dans Cosi fan tutte, 1er acte, de “Guarda sorella” à “Amore di faccia vivendo penar” (enregistrement 1966, avec Elisabeth Schwarzkof, Christa Ludwig et Karl Boehm)
- Verdi : duo entre Don Carlos et Rodrigo dans Don Carlos, “Dio che nell’alma infondere” (avec Georg Solti)
- Teresa Stritch-Randall : soit le “Vidit suum dulcem natum” dans le Stabat Mater de Pergolese (1955), soit Donna Anna ou la Comtesse au festival d’Aix-en-Provence (1954, 1955, 1956)
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